« Je devrais le garder, ça a coûté cher. »
« C’est un cadeau… je ne peux pas m’en débarrasser. »
« Un jour, ça pourrait encore servir. »
Ces phrases, vous les avez sans doute déjà entendues. Peut-être même que vous vous les répétez chaque fois que vous tentez de trier vos affaires.
Le désencombrement n’est pas qu’une question de place dans les armoires ou de temps disponible pour s’y mettre. C’est avant tout une question de relation avec les objets… et avec vous-même.
Et dans cette relation, la culpabilité s’invite bien souvent sans y être conviée.
Pourquoi le désencombrement est-il si émotionnel?
On croit souvent que désencombrer consiste à « jeter ce qu’on n’utilise pas ». En réalité, ce processus réveille des émotions profondes : attachement, peur, regret, nostalgie…
Les objets ont une histoire. Ils représentent parfois :
- une personne (cadeaux, héritages)
- une version passée de soi (ex. : matériel d’un ancien passe-temps)
- un investissement (ex. : objets coûteux jamais utilisés)
- une projection (ex. : « je vais me remettre au sport… un jour »)
C’est cette dimension affective qui rend le tri difficile. On ne choisit pas seulement quoi garder : on décide aussi de laisser aller des souvenirs, des identités, des intentions.
Et si vous changiez de regard sur vos objets?
Pour désencombrer sans culpabilité, il faut parfois changer la nature du lien que vous entretenez avec ce que vous possédez.
1. L’objet a rempli sa mission
Même si vous ne l’utilisez plus, un objet peut avoir eu un rôle : il vous a servi, il vous a procuré du plaisir, ou il vous a permis de comprendre ce dont vous n’aviez pas besoin. Remerciez mentalement l’objet pour ce qu’il vous a apporté. Ce simple geste symbolique aide à le laisser partir en paix.
2. Le cadeau est un geste, pas une obligation
Garder un cadeau que vous n’aimez pas ou que vous n’utilisez pas ne renforce pas votre lien avec la personne qui vous l’a offert. Au contraire, il crée un poids inutile dans votre espace. L’amour ou l’amitié ne résident pas dans les objets, mais dans l’intention et les souvenirs partagés.
3. Vous avez le droit de ne plus être la même personne
Vous avez changé. Et c’est normal. Garder des objets d’un ancien passe-temps, d’un ancien emploi ou d’un style de vie que vous ne poursuivez plus ne fait qu’alourdir votre quotidien. Question à se poser : « Est-ce que je choisis encore cet objet aujourd’hui, avec la personne que je suis maintenant? »
Une méthode douce pour désencombrer, sans se brusquer
Si vous avez peur de vous lancer, commencez par un endroit neutre. Évitez les souvenirs d’enfance ou les affaires sentimentales au départ.
Étapes simples :
- Choisissez une petite zone : un tiroir, une tablette, un coin de garde-robe.
- Regroupez les objets similaires pour mieux voir les doublons.
- Identifiez les objets en trop : ceux que vous n’utilisez pas, que vous n’aimez pas, ou que vous gardez par obligation.
- Décidez sans pression : gardez ce que vous aimez et utilisez, offrez une deuxième vie au reste.
Astuce bonus : prenez en photo les objets à valeur émotionnelle. Le souvenir reste, mais l’espace se libère.
Et si vous vous faisiez confiance?
Il n’existe aucune bonne quantité d’objets à posséder. Votre maison doit être adaptée à votre mode de vie, vos valeurs, vos goûts.
Le vrai objectif n’est pas de vivre dans un décor épuré à tout prix. C’est de créer un environnement qui vous apaise, vous soutient et vous reflète.
Alléger son espace, c’est souvent le premier pas pour alléger sa vie. Et ça commence, un objet à la fois, une décision à la fois, sans se juger.
Désencombrer ne signifie pas renier le passé ni gaspiller. C’est reconnaître que certains objets ont fait leur temps. C’est faire de la place, physiquement et mentalement, pour ce qui compte aujourd’hui.
Vous avez le droit de vous libérer du superflu. Vous avez le droit d’évoluer. Et vous avez surtout le droit de le faire avec douceur, et sans culpabilité.